"Nos lignes rouges restent les mêmes" : syndicats et patronat vont-ils reprendre les négociations sur les retraites ?

Après quatre mois de discussions, syndicats et patronat n'ont pas réussi à s'entendre sur la réforme des retraites, mais disposent d'une dizaine de jours supplémentaires pour tenter de parvenir à un accord.
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Malgré l'échec du conclave sur la réforme des retraites mardi 24 juin, François Bayrou refuse de l'accepter et demande aux partenaires sociaux de reprendre leurs négociations. Selon le Premier ministre, il ne reste que "deux points de désaccord" sur la pénibilité et le financement. Il donne donc une dizaine de jours de rallonge aux syndicats et au patronat pour trouver un terrain d'entente.
L'objectif semble toutefois compliqué pour les principaux concernés. Retourner autour d'une table de négociation, corriger encore le texte conclu mardi soir... "Ça ne me va pas du tout", tranche François Hommeril, président de la CFE-CGC. "François Bayrou vient nous dire qu'on n'est pas loin de trouver un accord. Ce n'est pas vrai", assène le syndicaliste.
Le Premier ministre nous invite à négocier entre le texte d'équilibre et la position du Medef. Mais c'est hors de question ! Qu'il s'adresse au patronnat !
François Hommeril, président de la CFE-CGCà franceinfo
De son côté, la CFTC veut bien rediscuter, mais sans grande conviction, et la CFDT n'a pas encore pris sa décision. "Nos lignes rouges restent les mêmes", affirme Yvan Ricordeau, le négociateur issu du premier syndicat de France. "Le Premier ministre relativise beaucoup les difficultés de la négociation, la question de la pénibilité et la question de l'équilibre financier n'ont pas été deux points parmi les autres, explique-t-il. Ce sont deux nœuds qui, pour l'instant, sont indépassables".
"Si tout le monde reste sur ses lignes rouges, elles ne se croisent jamais", répond quant à lui Éric Chevée, négociateur pour la CPME. "Ça vaut aussi pour nous, dit-il, côté patronat." Pour lui, il est encore possible de trouver une solution : "Il faut voir dans quelles conditions on peut bouger les uns les autres pour faire en sorte qu'on dépasse ce problème qui est devant nous".
Des solutions qui pourraient surgir des discussions en coulisse, dans les deux prochaines semaines. Mais Éric Chevée prévient : "On ne va pas faire ça pendant 107 ans". Si les partenaires sociaux restent sur leurs positions, François Bayrou promet d'ailleurs de prendre ses responsabilités et de proposer un texte cet automne, en le soumettant au Parlement.
Francetvinfo